L’assurance automobile française en difficulté ?

On ne peut pas dire que l’assurance automobile soit centenaire ! En effet, son apparition est assez récente et elle intervient après l’industrialisation de l’automobile. Cependant le concept d’assurance quant à lui, est vieux de plus de mille ans, alors il suffit à l’assurance automobile de reprendre les principes fondateurs de l’assurance en général et de les adapter à l’automobile pour garantir son succès. Le problème c’est que les choses vont vite et l’assurance automobile doit s’adapter aux exigences des nouveaux marchés si elle veut rester performante.

Le problème de l’Union Européenne

Qu’on l’aime où qu’on ne l’aime pas, L’UE est un fait et rien ne semble empêcher son développement. Après l’ouverture des frontières, la monnaie unique et le passage à 27 membres, il faut s’adapter aux exigences de l’UE. Cela est valable pour différents acteurs économiques mais surtout pour l’assureur automobile.

Actuellement, dans l’ensemble de l’UE l’assurance automobile est obligatoire mais comment rendre cette obligation possible s’il n’existe pas une législation commune à tous les pays. Le prochain défi que doit relever l’assurance automobile est d’harmoniser son fonctionnement au niveau européen. Mais comment trouver une réglementation commune avec des pays qui ne fonctionnent pas de la même façon. En France, le BCT est un organisme qui fait figure de référence en matière d’assurance automobile, mais pas tous les pays européens n’en ont un. De même pour le système du bonus/malus qui est assez particulier en France et qui est un pilier du fonctionnement de l’assurance automobile. Pourtant dans certains pays européens le bonus/malus n’existe pas ou alors le système est différent. Comment alors harmoniser l’assurance automobile européenne avec les différentes spécificités nationales des pays membres de l’Union Européenne. C’est un véritable casse tête et le plus embêtant c’est qu’il faut vraiment essayer de le résoudre.

En effet, si l’assurance automobile n’arrive pas à trouver un moyen d’entente au niveau européen, cela ne pourra que lui porter préjudice. D’une part cela empêche d’unifier le marché de l’assurance automobile : si elle n’est pas capable de s’harmoniser au niveau européen elle ne pourra tout simplement pas se développer. Dans notre monde libéral s’agrandir et conquérir de nouveaux marchés est primordial pour faire plus de profits. Il serait tellement plus simple que la législation en ce qui concerne l’assurance automobile soit la même pour tous les pays européens. On aurait sans doute des compagnies d’assurances qui pourraient s’implanter partout en Europe et proposer des services à n’importe quel automobiliste européen. On pourrait craindre un développement des grands assureurs qui deviendraient des multinationales et un effondrement des petits assureurs. Mais au final, cette concurrence de l’assurance automobile, rendue possible entre les nations européennes, permettrait sans doute de faire baisser les prix pour les assurés.

De plus, le fait que les assurances n’arrivent pas pour le moment à proposer une assurance automobile unique en Europe, limite le développement du trafic routier international.

Il y a un marché énorme pour les assureurs français mais il est impossible pour l’instant d’harmoniser les politiques de l’assurance automobile au niveau européen. Cependant, l’UE a réussi à mettre en œuvre la monnaie unique et il ne tient qu’à elle à l’avenir de mettre en place l’assurance automobile unique.

La réglementation française en assurance automobile ne tient plus la route

Outre ce problème d’harmonisation de l’assurance automobile au niveau européen, il faut reconnaitre qu’en France notre propre législation commence de plus en plus à vieillir et se révèle donc de plus en plus inadaptée.

Certes, la France, comme chaque pays de l’union européen, présente des spécificités en matière d’assurance automobile. Nous sommes, par exemple, un des pays européens où il y a le plus fort taux de blessés ou de morts sur les routes. Ce qui explique sans doute pourquoi notre système d’assurance automobile est l’un des plus réglementés.

En fait, en France l’Etat intervient en assurance automobile comme un gendarme. De par ce fait, cela nous éloigne de nos voisins européens qui par exemple ne connaissent pas le fonctionnement du bonus malus. Dans d’autres pays européens, l’Etat n’intervient ni de près ni de loin en assurance automobile. Au final, on se rend compte qu’il semble que ce soit à la France de s’adapter aux autres pays plutôt que l'inverse.

C’est surtout en ce qui concerne le bonus malus typiquement français que l’assurance automobile prend du retard. Depuis 2002 les chiffres de la circulation routière vont toujours dans le même sens. Les accidents de la route diminuent et c’est une bonne chose. Il faut dire que le gouvernement a mis les moyens grâce à des radars automatiques et une législation plus sévère sur l’alcool au volant. C’est vrai que la France était une mauvaise élève sur la question de l’alcool notamment. Les choses ont changé et les accidents sont en baisse. Alors pourquoi le montant de la cotisation d’une assurance automobile ne baisse pas ?

Si on regarde le prix des primes d’assurance automobile, on constate assez vite qu’il n’existe pas de réelle évolution. Ce sont toujours quasiment les mêmes prix. Pourtant les accidents ont fortement diminué. Alors pourquoi les primes d’assurances ne baissent pas ? Dans tous les cas, on est en droit de se demander à qui profite la diminution des dommages corporels et matériels. Les assureurs aimeraient bien pouvoir diminuer la prime d’assurance automobile mais les exigences du fonctionnement de l’assurance automobile ne le permettent pas. C’est avant tout l’Etat qui est le plus grand bénéficiaire des économies réalisées et qui peut ainsi financer la lourdeur de son système de contrôle d’assurance automobile.

D’un coté, les bons conducteurs verront leur cotisation diminuée faiblement car cela est limité par un bonus. Et de l’autre, les mauvais conducteurs qui se verront infliger un malus et ce, quelque soit le type d’accident dont ils sont responsables. Personne ne semble vraiment y gagner et l’assurance automobile française doit revoir sa règlementation s’il elle veut sortir de l’impasse. Etant donné qu’en France l’Etat à son mot à dire sur la question, il est le bienvenu pour simplifier la législation.

Conclusion

L’UE a le mérite de mettre en évidence que l’assurance automobile française n’est pas vraiment un modèle de justesse et de performance. Au contraire, la lourdeur des réglementations empêche le développement naturel de l’assurance automobile.

Si l’assurance automobile s’harmonise en Europe, les assureurs français vont devoir sans doute abandonner le système du bonus/malus et l’Etat devra se montrer moins protecteur.

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